Magali Brunel (Université de Nice) et Amélie Lemieux (Université de Montréal)
R2-LMM - Vol.16. DÉCEMBRE 2022
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International Standard Serial Number
ISSN 2368-9242
R2-LMM - Vol.16. DÉCEMBRE 2022
Développer la créativité en didactique : pratiques multimodales et numériques
Titre: Revue de recherches en littératie médiatique multimodale
Lieu de publication: Montréal
Éditeur: Groupe de recherche en littératie médiatique multimodale
Date: décembre 2022
Périodicité: bi-annuel
Numéro ISSN: 2368-9242
Vol. 16 | 2022 (décembre)
En France, le « À la manière de » est un scénario pédagogique consistant à demander aux élèves de copier une œuvre d’art avec des moyens scolaires. Très contesté, ce modèle est aussi très répandu. Ce paradoxe incite à l’analyse du modèle didactique par les outils de l’histoire de l’art, de l’histoire de l’éducation et de la théorie de la créativité. Cette analyse permet de formuler sept modifications pouvant être apportées au scénario pour lui donner plus d’intérêt pédagogique et de justesse artistique. Deux séquences d’enseignement en arts plastiques et visuels sont proposées en exemples d’activités substituant à la notion de copie celles d’interprétation ou d’adaptation.
Cette contribution, qui explore l’utilisation de la littérature jeunesse pour développer la créativité des élèves, a pour objectif de décrire des activités observées afin de relever l’originalité des albums et d’engager les élèves dans des activités créatrices déclenchées par des réseaux littéraires. Les critères d’analyse utilisés pour la créativité sont les compétences sur la créativité de l’OCDE (Vincent-Lancrin et al., 2020) et de Lucas (2016). Quant à l’originalité des œuvres, les critères d’analyse utilisés sont ceux qu’Anstey et Bull (2018) associent aux albums postmodernes. Le type de réseau, l’album concerné, le cycle des classes observées, les disciplines intégrées et le type d’activité (métatextuel ou hypertextuel) sont d’autres descripteurs au cœur de l’analyse. Des 18 observations, il en ressort que les activités métatextuelles – principalement observées pour mettre les élèves en contact avec l’originalité des albums – et celles hypertextuelles – surtout observées lors des activités créatrices – présentent un intérêt pour développer leur créativité.
Cet article se donne pour objectif de réfléchir à un corpus de vidéopoèmes, à sa réception créative par des enseignant·e·s et aux propositions didactiques qui en émergent. Nous fondant sur des apports théoriques tels que l’expérience esthétique de Schaeffer ou les postures de l’expérience esthétique inspirées de Housen, nous analysons les réponses des enseignant·e·s à un questionnaire ouvert explorant différentes dimensions de leur réception (cognitive, affective, didactique), ces dernières influençant la posture de « re-création ». En plaçant les enseignant·e·s dans une posture de re-création, nous nous interrogeons sur les conditions qui rendent possible une expérience esthétique en contexte scolaire ainsi que sur les reconfigurations de l’enseignement de la poésie.
L’attitude d’un enseignant du primaire à l’égard de l’art exerce une influence considérable sur l’éducation artistique que reçoivent ses élèves (Deniston-Trochta, 2001). Nous pensons que lors de la formation initiale des enseignants généralistes, il est important de leur donner l’opportunité, entre autres, d’être en contact avec des œuvres originales du patrimoine artistique actuel qui sont réputées soulever des questions sur des enjeux de société. Nous croyons que s’approprier le contexte muséal de manière pertinente devient un atout pour les étudiants durant leur formation universitaire afin qu’ils puissent eux-mêmes développer un regard sensible sur l’art contemporain et prendre conscience de sa portée pédagogique pour leurs futurs élèves. Notre article, dans la perspective des principes andragogiques de Knowles (1990) et du modèle psychologique d’appréciation esthétique de Pelowski et Akiba (2011), présente les résultats de nos recherches antérieures et a pour but de proposer une approche pour soutenir les étudiants dans le développement de leur créativité à travers la découverte de l’art contemporain au musée. Dans cet article, l’expérience muséale est présentée comme un événement qui ne se limite pas seulement au moment de la présence dans le musée, mais qui englobe toutes les interventions préalables, c’est-à-dire le questionnement des personnes étudiantes sur leurs habitudes de visites des musées et leurs préférences artistiques. Les étapes subséquentes comprennent les interactions avec les œuvres et leurs impacts sur les individus, à partir desquels la créativité est générée (Minissale, 2013). Les activités d’appréciation esthétique d’art contemporain proposées participent au développement de la créativité des étudiants, ce qui peut leur servir tant dans la conception de cours d’arts plastiques pour leurs élèves que dans leur pédagogie en général.
Afin de développer des compétences scripturales et multimodales des étudiants taïwanais, un projet d’écriture transmédiatique a été mis en place dans un cours de composition française en contexte universitaire. La bande dessinée numérique 2 (Molina Fernández, 2020) sert d’histoire matrice et fait l’objet d’un exercice de transfiction à l’aide de l’application Book Creator. À la suite de ce projet, 20 albums numériques ont été analysés pour étudier les traces de la transfictionnalité et les différents rapports texte-image. Les résultats montrent que l’histoire d’origine inspire les réécritures en leur donnant des clés narratives incitant le développement d’une écriture singulière, de même que les réécritures enrichissent l’histoire source en comblant ses ellipses narratives. En vue d’une cohérence des ressources multimédias, l’écriture transmédiatique engage également des étudiants à réfléchir sur les propriétés du médium et à créer leur propre style esthétique, méritant ainsi une meilleure place en classe de langue.
Dans cet article, nous présentons une analyse réflexive et théorique de l’utilisation d’Instagram comme catalyseur à la production de textes poétiques au secondaire, à l’issue d’un projet de recherche subventionné par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Nous nous penchons sur l’utilisation de la plateforme Instagram, en particulier du mouvement #InstaPoésie, en tant que médium favorisant l’expression de soi, plateforme de partage, tremplin pour la découverte d’œuvres littéraires, vecteur créatif pour l’élaboration de séquences didactiques, et catalyseur de réflexions éthiques de la part des chercheur·se·s. Les didacticien·ne·s de la littérature y trouveront des pistes utiles tant pour la recherche que pour l’enseignement-apprentissage de la poésie à l’ère du numérique.
Au Québec, le concept de créativité en enseignement des arts visuels est souvent boudé au profit de celui de création. Il fait pourtant un retour remarqué lorsqu’il est associé au numérique ou aux pratiques créatives foisonnant depuis la pandémie. Par ailleurs, l’originalité et l’utilité, souvent associées à la créativité, se trouvent reconfigurées dans les pratiques artistiques ou juvéniles de remix ou d’interventions éphémères. Bien que les jeunes qualifient rarement leur créativité informelle d’art ou de création, on s’attend à une démarche créatrice et à des réalisations artistiques en classe d’art. Dans ces contextes, comment concilier créativité, art et création en classe d’art à l’école ? Nous offrons des réponses à cette question par une analyse de ces concepts, la conception d’un projet d’arts plastiques au secondaire ainsi qu’une réflexion sur la divergence processuelle et la convergence analogique/numérique. Ce projet fait partie d’une recherche-action de l’équipe MULTINUMERIC qui vise le développement de dispositifs faisant appel aux compétences disciplinaires, multimodales et numériques des élèves. Nous mettons en évidence les interrelations entre attitude créative, diversité des contextes, (im)matérialité du projet, divergence des processus et convergence des compétences lors de la cocréation d’un dispositif inscrit dans le domaine des arts.
Cet article fait le point sur une recherche menée en 2021 dans une classe de 4e année du secondaire où une trentaine d’élèves ont analysé des œuvres d’art en utilisant une grille d’analyse qui combine la lecture esthétique et la lecture historique. Pendant cinq séances, les élèves ont notamment exprimé leur ressenti face aux documents analysés. L’article présente des résultats de cette recherche, notamment en ce qui concerne la capacité des élèves à interpréter des documents en prenant en compte leur dimension esthétique.