Pratiques universitaires et de formation

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  • Pour éclairer le choix qui se pose au professeur de littérature entre un cours dédié au numérique et un cours intégrant le numérique comme un des paramètres de son enseignement, l’étude propose trois approches successives : par les objets d’enseignement, par les usages en formation, par le recueil de représentations. 

    Si l’intégration d’œuvres numériques au cours de littérature s’envisage aisément dans une perspective d’histoire littéraire aussi bien que dans celle d’une lecture analytique (Bootz, 2019; Dall’Armellina, 2015; Petitjean et Brunel, 2018), le regard porté sur des expériences menées en formation amène à percevoir beaucoup plus radicalement les perturbations engendrées par le numérique sur les repères distinctifs de l’œuvre, de la littérarité ou de l’auteur singulier (Bouchardon, 2014; Gefen, 2012; Saemmer, 2018). Le déplacement de l’attention vers l’intérieur des processus de création, favorisé par les usages de la production numérique et renvoyant à un principe d’apprentissage littéraire par l’expérimentation (Dewey, 1934), sollicite le déploiement d’une armature didactique qui n’ignore pas les spécificités de l’écriture sur écran (Lacelle et al., 2017; Petitjean et al., 2017). Pour documenter ce troisième plan, deux enquêtes ont été menées en parallèle auprès d’enseignants (75 répondants) et auprès d’écrivains et apprentis écrivains (90 répondants). Leur analyse comparée met en évidence un certain nombre de clivages entre les représentations et les pratiques effectives, mais également une appétence des enseignants pour une meilleure connaissance des mutations des pratiques rédactionnelles des écrivains. 

    L’étude est menée avec le concours du groupe de recherche « Écriture créative en formations : enjeux épistémologiques et méthodologies de recherche » de l’Initiative d’excellence Paris Seine. 

  • Depuis la parution de l’article « Pedagogy of Multiliteracies » par le New London Group en 1996, plusieurs chercheurs, ainsi que des enseignants et professeurs, se sont intéressés au développement des « multilittératies » dans des contextes d’apprentissage. De plus, l’importance de la multimodalité dans plusieurs formes de communications met en évidence la nécessité de développer une littératie médiatique multimodale dans des contextes d’apprentissage (Lacelle et al., 2017; Lebrun et al., 2012). La littérature numérique offre un potentiel de développement d’une pensée critique concernant la technologie et les médias (Aarseth, 1997; Ensslin, 2014; Hayles, 2008; Simanowski et al., 2010). Le but de cet article est de démontrer les résultats d’une étude exploratoire menée dans un cégep anglophone où l’auteur a enseigné la littérature numérique à des étudiants. Durant cette étude, les étudiants ont également eu l’occasion de créer leurs propres récits en utilisant l’application numérique Twine. Ce qui ressort de l’analyse des données est la façon dont l’interprétation et la création des textes numériques et interactifs ont engendré une réflexion sur la technologie ainsi qu’une articulation de plusieurs littératies.

  • L’article interroge les déplacements réflexifs éventuellement provoqués chez des professeurs par des situations d’échanges en forums lors de stages de formation continue en France. Sont remises en question les évolutions des représentations ainsi que les attitudes. Il s’agit de comprendre si les mises en situation préparent à l’élaboration de gestes didactiques spécifiques aux enseignements littéraires hybrides. Le cadre théorique associe des travaux de didacticiens sur les usages du numérique dans l’enseignement de la littérature à la notion de tutorat hybride. Les analyses des billets échangés par les enseignants, des transcriptions de leurs échanges synchrones et des retours métaréflexifs sur les expérimentations informent sur des prises de conscience. L’étude montre également quelles interrogations et inquiétudes sont liées aux usages scolaires de forums de lecteurs.

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